Les pays francophones dans la mondialisation : s'en sortir ensemble ? ...

Auteur Wilfrid Bertile
Editeur Le cavalier bleu
Date 2022
Pages 369
Sujets Mondialisation
Pays de langue française
Cote 66.645
Recension rédigée par Guy Lavorel


L’auteur reprend une volonté de faire face à la mondialisation, qui tend à uniformiser langues et cultures. Les pays francophones pourraient afficher une force établie sur une langue riche et des valeurs partagées, mais c’est un espace hétérogène, dont les particularités locales et aussi des références à l’histoire compromettent les chances pourtant nombreuses, pour peu qu’une meilleure unité puisse voir le jour.

L’ensemble comprend un exposé en trois parties, suivi d’une bibliographie et d’une brève présentation des pays francophones. L’auteur montre d’abord que ces pays sont « entre marginalisation et déclassement », et comprennent tant des atouts que des difficultés face à l’évolution mondiale. Si l’on veut s’en sortir, c’est ensemble, ce que montrent les deux parties suivantes. Deux temps donc : il faut « agir pour un développement partagé et relever les défis communs », c’est-à-dire, selon un constat reconnu, développer les pays francophones du Sud, parvenir à un espace de « coprospérité » dans une perspective économique équilibrée, avec une croissance humaine et durable et une meilleure gestion des impôts, la création d’infrastructures et des services publics tirant profit d’une exportation de richesses encore réduite ; mais surtout un deuxième temps passera par la création d’une Union francophone, avec une « organisation d’intégration régionale intercontinentale », et le souci de « tourner la page coloniale ».

Le livre s’appuie sur de nombreux documents, des chiffres, des tableaux et la présentation est plutôt claire. L’idée d’une Union francophone n’est pas nouvelle, renvoyant à la « communauté organique » de Senghor, et on retrouve des arguments déjà lus dans plusieurs ouvrages liés à la Francophonie politique ou économique. On regrette à ce propos que certains soient absents, ou du moins leurs auteurs peu cités, comme, entre autres, le Recteur Guillou et son équipe fondatrice du Réseau des Chaires Senghor.

On retiendra malgré tout un ouvrage faisant un rappel intéressant des potentialités de la Francophonie, de ses manques, et de l’attente d’une meilleure symbiose, pour espérer plus d’influence dans les temps à venir.