Ismaïl Pacha : un khédive en exil, 1879-1895

Recension rédigée par Jean Nemo


Cette plaquette (quoique, imprimée en gros caractères, elle fasse plus de cent pages) abondamment illustrée de photos, portraits et documents d’époque relève – la formule plaquette n’a rien de péjoratif – de la bonne vulgarisation et d’une tentative de réhabilitation à propos d’un personnage qui compta dans son pays, l’Égypte, puis défraya la chronique mondaine européenne après qu’il eût été chassé de ses fonctions de khédive pour cause d’endettement excessif de son pays.

La même plaquette s’annonce comme le premier volume d’un diptyque, un second volume, consacré à son parent également en exil, Halim Pacha. Celui-ci, oncle du premier, avait été privé par Ismaïl de ses fonctions de khédive. Les deux personnages descendaient de Méhémet Ali, faut-il le rappeler ? L’Albanais, premier modernisateur de l’Égypte, confronté aux désordres laissés par la défaite et le retrait des troupes bonapartistes, fut on le sait le premier d’une longue dynastie dont l’avant-dernier représentant fut le roi Farouk, autre figure de ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler la « presse people ».

Mais tout lecteur raisonnablement bien informé de l’histoire des vingt dernières décennies dans l’est Méditerranée n’a pas besoin qu’on la lui rappelle en quelques lignes trop succinctes.

L’auteure s’est fait connaître par plusieurs ouvrages ou articles sur Farouk, la vallée du Nil et son tourisme, dans la collection «cent mots », « cent mots pour connaître l’Égypte moderne ».

Le même lecteur lira avec quelque amusement les chroniques d’époque abondamment reproduites et illustrées. Il sera peut-être plus réservé sur le parti-pris de réhabilitation d’Ismaïl Pacha mais sera sensible à l’argumentation. Bref, un bon moment à passer avant d’aller éventuellement approfondir ou renouveler ses connaissances à nouveau, chronique et grande histoire. Le rédacteur de la présente note de lecture ne peut cacher qu’il a pris grand plaisir à cet ouvrage et que celui-ci l’a effectivement incité à renouveler ses connaissances en feuilletant dans une bonne bibliothèque des ouvrages plus savants mais moins attrayants.