La gestion macroéconomique de la République démocratique du Congo durant et après la transition démocratique

Les Cahiers africains publient régulièrement des ouvrages sur la RDC et plus spécialement la conflictualité. Celui-ci, rédigé par Claude Sumata et accompagné d’une préface de Pierre Jacquemot, traite des questions macroéconomiques en relation avec le et la politique.

Chacun sait que ce « scandale géologique » qu’est la RDC a conduit à une régression économique et à une détérioration des conditions sociales des populations depuis les indépendances. Les guerres civiles et conflits armés, auxquels se rajoutent les défauts d’infrastructures et de contrôle du territoire par un Etat défaillant, ont conduit à un éclatement de différentes régions enclavées. L’économie parallèle s’est développée.

Face à ce constat, l’auteur montre les opportunités qu’offre la transition démocratique. Il définit des axes d’une stratégie de sortie de crise avec notamment l’amélioration de la gestion des ressources publiques, les réformes des entreprises publiques, le contrôle par l’Etat de ses ressources naturelles, la mobilisation des fonds de la diaspora, la promotion de l’entreprenariat et l’amélioration du climat des affaires, la décentralisation et la réforme de la fiscalité.

On ne peut qu’adhérer à ce programme raisonnable établi à partir d’un constat clairvoyant. La question reste celle de leur faisabilité. La réforme de l’Etat remet en question un lourd héritage et la structuration de la société.

Quelles sont les forces sociales et politiques qui peuvent être porteuses d’une telle transformation ? Comment les pouvoirs politiques seront-ils légitimés par de telles
politiques ? Comment les bénéficiaires de rentes notamment du sous-sol seront-ils contraints ou incités à convertir ces rentes en investissements productifs ? Quels rôles peuvent jouer les acteurs extérieurs pour accompagner ces réformes ? Le lecteur, malgré la qualité de l’ouvrage, reste un peu sur sa faim par rapport à ces questions.