Sauver la planète : le message d'un chef indien d'Amazonie

Recension rédigée par Denis Vialou


            Une partition à quatre mains réunit harmonieusement un indien brésilien et une française, écrivain-voyageur, musicologue-compositrice, chamane initiée et finalement passionnée par les peuples amazoniens et la planète à sauver. Le récit, à une voix, se lit et s’écoute avec ravissement tant Almir Narayamoga Suruí chante bellement son rêve inaltérable de sauver son peuple, sa forêt, la nôtre c’est-à-dire la Planète. Sa complainte pourrait être finalement tragique, au-delà de la parole ancestrale portée par ses pères et par lui pour la transmettre au futur : « Mes enfants, où allez-vous? ».

            Tragique mais encore teintée de l’espoir infini de renverser le cours des choses. Non pas au prix d’une naïveté traditionnelle, celle qui fige les Indiens dans l’image surannée d’un Temps perdu. Mais bien plutôt dans la dynamique économique et politique de la « … gestion durable de la forêt … » (p. 100). Fort d’une formation universitaire de qualité, mu sans cesse par les contacts pris avec ses pairs proches en Amazonie, aussi bien qu’avec de hauts responsables de grands organismes internationaux à travers le monde, cet indien « high-tech » avait imaginé (et a déjà lancé) un projet pionnier pour sauver  librement les quelques 248.000 hectares du territoire de son peuple Suruí :  « … l’idée fondamentale, je le répète, était de financer la reforestation et l’entretien d’une forêt grâce aux crédits carbone… Nos arbres sous contrat carbone officiel seraient également mieux protégés des coupes illégales. Et enfin, une partie des fonds versés pour préserver notre forêt pourrait être investie dans un plan de développement durable garantissant la survie de notre population pendant au moins les cinquante prochaines années » (p. 111).

            Utopiste, réaliste, émouvant, sombre, optimiste, lumineux… ce plaidoyer est celui d’un monde à sauver qui engage tout homme, malgré les distances et les incompréhensions. Ce rêve, si bien conté, pourrait sembler lointain, inaccessible, inintelligible : il est en nous, à écouter et faire vivre.                                                                                                             



 
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