Le front d'Orient : du désastre des Dardanelles à la victoire finale, 1915-1918

Auteur Max Schiavon
Editeur Tallandier
Date 2016
Pages 396
Sujets Guerre mondiale (1914-1918) Campagnes et batailles Front oriental
Cote In-12 2424
Recension rédigée par Maurice Faivre


            Après avoir exposé la situation confuse des Balkans lors des conflits de 1912 et 1913, l’auteur rappelle la décision de Churchill en janvier 1915, visant à prendre Constantinople en vue d’aider la Russie et d’assurer la sécurité de l’Egypte. Les bombardements de l’amiral Carden en février-mars 1915 sont suivis du débarquement du général Hamilton (80.000 hommes dont 18.000 Français) dans la presqu’ile de Gallipoli, le 27 avril au cap Helles et le 9 août dans la baie de Suvla. La réaction violente des Turcs, conseillés par le général von Sanders, impose l’évacuation le 9 janvier 1916, au prix de lourdes pertes : 127.000 victimes alliées contre 66.000 turques.

            Dans le même temps, l’agressivité des Serbes contre l’Autriche entraîne l’invasion du pays par le général Hoetzendorf en octobre 1915 et le retrait de l’armée serbe dans l’ile de Corfou en janvier 1916. Après l’entrée en guerre de l’Italie (mai 1915) et de la Bulgarie (septembre 1915), Joffre propose en octobre de transférer à Salonique les forces de Gallipoli. Un corps expéditionnaire aux ordres de Sarrail s’installe dans le camp retranché de Salonique à la fin de 1915, il compte 500.000 hommes (Français, Britanniques, Serbes, Italiens et Russes) en août 1916. Quelques initiatives permettent des avancées, telles que la prise de Monastir en novembre 1916, et l’ultimatum au roi de Grèce, qui se retire en juin 1917.

            L’inaction offensive du général Sarrail, constatée par le général de Castelnau, entraîne son remplacement par Guillaumat en décembre 1917. Ayant remis de l’ordre dans le dispositif allié, Guillaumat est rappelé en métropole et remplacé par le général Franchet d’Esperey en juin 1918. Ce dernier conçoit une offensive audacieuse, qui débute le 15 septembre par la prise du Dobropolje par les Serbes, et la percée de la brigade de cavalerie du général
Jouinot-Gambetta qui s’empare d’Uskub le 29 septembre. La Bulgarie et la Turquie signent des armistices, la XI° armée allemande capitule, les forces alliées franchissent le Danube le 21 octobre et délivrent Belgrade le 1er novembre. En février 1919 le Commandant des armées alliées (CAA) s’installe à Constantinople.

            L’ouvrage de Max Schiavon présente de façon convaincante toutes les péripéties militaires et politiques de ce Front d’Orient, dont on peut penser qu’il a accéléré la défaite de l’Alliance germano-autrichienne.

                                                                                                                 

P. S. : on aurait aimé des cartes plus détaillées pour suivre les opérations militaires.