Femmes, armée et éducation dans la guerre d'Algérie : l'expérience du service de formation des jeunes en Algérie

Recension rédigée par Maurice Faivre


 

            Ce livre de l’universitaire Capdevila est consacré à l’expérience du Service de formation de la jeunesse en Algérie. Il se réfère aux archives militaires ainsi qu’au témoignage d’une vingtaine de monitrices qui ont fondé en 2009 l’Association nationale du service de formation. Le SFJA vient compléter et parfois prendre en charge d’autres services qui ont un but de formation :

- les Centres sociaux éducatifs créés par Germaine Tillion en octobre 1955

- en février 1957, 3 Centres militaires de formation professionnelle en métropole, et simultanément les Équipes médico-sociales itinérantes

- l’Association de formation des Jeunes fondée par Madame Massu en avril 1957, avec le soutien du général qui crée le premier CFJA à Maison-Carrée

- le Centre de formation des moniteurs installé à Issoire en juillet 1957

- le Comité Armée-Jeunesse et les Foyers sportifs créés en juillet 1958

- en novembre 1958, le Centre de formation des monitrices de Nantes.

            L’ordonnance du 20 août 1958 met un peu d’ordre dans cette profusion d’initiatives, dont le but est à la fois éducatif et psychologique. Le général Salan en confie la direction au général Gribius, qui s’est distingué à la tête du Secteur de Constantine, et auquel succédera le général Dunoyer de Segonzac, autre personnalité éminente, puis le général Bouldjoua.

          En juillet 1961, le délégué Jean Morin envisage de civiliser le SFJA dans le cadre de l’Éducation nationale ; il en confie la charge au préfet Petitbon. La dissolution du service est effective le 30 juin 1962.

           Au total, le SFJA a compté 4500 moniteurs dont 2500 musulmans, et 300 monitrices dont 200 musulmanes, encadrant 300 internats et externats, 800 foyers sportifs, soit 70000 jeunes par an. Le SFJA est mal connu de l’opinion, bien que son organisation ait été précisée en 1995. Ce fut une institution originale et innovatrice. Elle a obtenu de remarquables résultats sur les jeunes musulmans. L’échec final de son action psychologique est lié à la politique du gouvernement.