Dictionnaire amoureux de la diplomatie

Auteur Daniel Jouanneau ; dessins d'Alain Bouldouyre
Editeur Plon
Date 2019
Pages 903
Sujets Diplomatie
Dictionnaires
Cote 62.939
Recension rédigée par Pierre Gény


À la lecture de la page de garde qui nous invite à nous plonger dans cet ouvrage, je lis le morceau de phrase suivant : « Donnez du champs libre à notre propre culture ». C’est bien ainsi que l’on se plonge dans cet ouvrage à la fois anecdotique et historique puisque la diplomatie est de tous temps et intéressée du général jusqu’au particulier.

Tout d’abord, et l’on pourrait s’y attendre de la part de l’ancien directeur de l’inspection générale des Affaires Étrangères, une place toute particulière et parfaitement renseignée est réservée aux diplomates français depuis la troisième République.

Les portraits admirablement tracés de Berthelot, François Poncet, Paul et Henri Cambon, Paul Claudel ou Saint-John Perse et Paul Morand, rendent compte de la qualité intellectuelle mais aussi d’un certain éclectisme qui fait aux yeux de l’auteur la richesse de la diplomatie française.

Excluant le passé national, les grandes figures de Chateaubriand, Talleyrand, Richelieu, Mazarin font l’objet d’articles amples et fort bien rédigés.

Élargissant au monde sa recherche, l’auteur nous présente également les portraits de très grands de la diplomatie étrangère, il nous en dépeint les succès et les déconvenues éventuelles. Ainsi en est-il des chapitres consacrés notamment à Disraeli, Bismarck ou Henry Kissinger et Anatoli Dobrynine. Cette pléiade de portraits admirablement dessinés fait d’ailleurs rêver à des biographies complètes dont l’auteur, au style clair et brillant, devrait pour notre bonheur bientôt s’atteler.

Il n’y a pas de diplomates sans des lieux pour y exercer ce que j’appellerai leur art.

Le parcours de nos ambassades, dont le palais Farnèse est l’oriflamme, enchantera les lecteurs et surtout les lecteurs voyageurs que nous sommes tous devenus. Qui n’a pas rêvé, touriste à l’étranger, devant nos trois couleurs ornant un édifice mystérieux et pourtant une parcelle de notre pays en terre étrangère.

La Résidence des Pins à Beyrouth bénéficie, et cela est justice de la part d’un de ses anciens ambassadeurs, d’une description magnifique.

Mais les Résidences étrangères à Paris font aussi l’objet d’un parcours historique formidable dans notre capitale.

La question finalement bien posée est celle de la diversité de l’emploi diplomatique dans les temps actuels : le diplomate est-il agent de renseignement ou le support de la coopération et le soutien de la francophonie ?

Il n’est plus adossé à un État de résidence mais peut être chargé d’un dossier spécifique des rapports entretenus avec des organisations internationales.

En résumé, cet ouvrage passionnant est une bible dans laquelle on devine un nouveau personnage, une histoire compliquée en nous, des lieux variés et puis semble-t-il un milieu de vie entre les diplomates de tous les pays.

La diplomatie est bien l’expression d’une communauté en charge de préparer un avenir commun et durable.

Ce livre est passionnant, je ne puis que conseiller à tous de le lire et d’en conserver de précieuses références. À chaque page parcourue, le lecteur est impatient de lire la suivante, n’est-ce pas là l’expression d’une réelle passion que l’on partage avec l’auteur ?