Histoire iconoclaste de la guerre d'Algérie et de sa mémoire

Recension rédigée par Maurice Faivre


Le dernier livre de Pervillé est un ouvrage de critique historique très documenté, fondé sur une analyse culturelle et juridique, qui comporte en fait quatre parties différentes.

La 1ère partie est un récit explicatif de l’aventure française en Algérie, survolant les siècles depuis François Ier jusqu’à l’indépendance. Rappelant les causes de l’expédition et les choix de Bugeaud et Thiers, il définit ce que fut l’assimilation et la colonisation, l’Algérie républicaine et la montée du nationalisme jusqu’à l’insurrection de 1945. L’avènement de la Vème République favorise la décision gaulliste, qui abandonne l’intégration pour la négociation politique.

La IIème partie fait le bilan historiographique des évènements commémorés, en particulier - le 8 mai 1945 – le 20 août 1955 – la bataille d’Alger – le 13 mai 1958 et le 17 octobre 1961. Pour chacun de ces évènements, il souligne les insuffisances et les tendances idéologiques de certains historiens, auxquels il oppose opportunément des chercheurs objectifs tels que Mohamed Harbi, Albert Camus, Jean-Paul Brunet, Daniel Lefeuvre, Roger Vétillard et JJ Jordi.

La IIIème partie confronte les mémoires antagonistes :

- l’amnésie de la majorité des Français

- les divisions des vaincus (soldats, pieds noirs et harkis)

- le parti-pris des anticolonialistes

- les minoritaires de l’Algérie algérienne

- le militantisme historique du gouvernement algérien.

La IVème partie évoque la lenteur de sa prise de conscience personnelle de la différence entre mémoire et histoire à partir de 1970, puis à l’ouverture des archives en 1992. Après la multiplication des polémiques entre de nombreux historiens, il conclut à la liberté de publication et à la confiance à attribuer aux Historiens.

Cette longue réflexion, qui renouvelle notre connaissance de l’Histoire, exige une lecture attentive.

Maurice Faivre remercie l’auteur de l’avoir cité.