54 nuances d'Afrique : investir en Afrique : essai enthousiaste pour déconstruire les préjugés

Recension rédigée par Geneviève Goëtzinger


C’est à la fois un bréviaire, un guide et une incitation à la réflexion que propose Étienne Giros dans son ouvrage « 54 nuances d’Afrique ». Un ouvrage destiné à tous ceux qui envisagent l’entreprenariat sur le continent mais au-delà d’eux à tous ceux qui s’intéressent à ces 54 pays. Un livre stimulant et bienveillant à la fois. 

Étienne Giros a fait le décompte : en 40 ans, il a effectué pas moins de 500 voyages sur le continent africain. Son parcours professionnel est intimement lié à de grands groupes présents en Afrique, de CFAO à Bolloré en passant par l’institut d’études et de sondages CSA. Depuis 10 ans à la tête du CIAN - le Conseil des Investisseurs Français en Afrique -, il accompagne désormais les sociétés qui se développent en Afrique.

C’est essentiellement à toutes celles qui hésitent encore à franchir le pas que s’adressent ces « 54 nuances d’Afrique ». L’objectif de cet argumentaire méthodique est de dissiper leurs doutes afin qu’elles ne cèdent pas au découragement, à la peur de se lancer dans cette aventure exigeante et stimulante de l’entreprenariat en Afrique. Étienne Giros est catégorique : les entreprises françaises y conservent toute leur légitimité et elles y réussissent plutôt bien. Pour lui, l’Afrique demeure avant tout une terre d'opportunités.

 L’Afrique …  Ou plutôt les pays africains ! Car si l’auteur aime à rappeler que chaque État a une histoire singulière, pour lui, il y a quelque chose « de maladroit, d’offensant et surtout de terriblement inexact » à faire fi des différences géographiques, politiques, économiques, sociales et religieuses.

Cette pluralité se retrouve dans le titre puisque « 54 nuances d'Afrique » correspond très précisément au nombre de pays que compte le continent. 54 nuances, 54 pays, 54 chapitres, 54 affirmations passées au crible de la connaissance intime que l’auteur possède de son sujet. L’écriture enlevée, soutenue par un rythme rapide, contribue à la fluidité de la lecture et répond aux différentes problématiques traitées.

En tournant les pages, on ressent une indéniable complicité entre l’auteur et son sujet. Étienne Giros aime l’Afrique, indubitablement. Mais cette évidente appétence ne se traduit pas par de l’angélisme. Tous les sujets qui fâchent sont abordés avec un regard qui est aussi celui d’un Français : de la croissance démographique à la corruption en passant les conflits, l’opportunité de l’ingérence démocratique. Certaines de ses assertions pourront sembler iconoclastes. Elles ne seront pas forcément consensuelles. Elles présentent l’intérêt d’inciter à la réflexion, de remettre en cause certains prêts à penser ou autres idées toutes faites.

Étienne Giros a pourtant longtemps hésité à partager par écrit sa connaissance. Il craignait d’apparaître arrogant, ce reproche pas toujours fondé mais si souvent formulé à l’encontre des Français.

Il est réjouissant qu’il se soit résolu à franchir le pas.