S'approprier l'eau : droits, espaces et pouvoirs au Chili

Recension rédigée par Jean-Louis Oliver


Depuis l’application de sa Constitution de 1980 et du Code de l’eau de 1981, aujourd’hui contestés, le Chili constitue un laboratoire de la néo-libéralisation des ressources en eau. Cet ouvrage reconstitue, depuis la seconde moitié du XXème siècle, les transformations des pratiques d’accès à l’eau dans la vallée semi-aride d’Elqui située dans le Nord du pays, aux abords du désert d’Atacama.

Y sont révélées les stratégies déployées par les entreprises agricoles, minières et immobilières pour s’approprier l’eau. A partir d’une enquête empirique, l’ouvrage présente le rôle des organisations chargées du partage quotidien de l’eau dans ces stratégies et dans la construction de résistances à celle-ci. Au sein du cadre de la géographie juridique, il revient sur les conditions d’expansion de l’extractivisme, sur la construction sociale de la pénurie d’eau et sur la complexité des processus de libéralisation des ressources hydriques.

Dans le contexte actuel du changement constitutionnel et de sécheresse que traverse le Chili, il propose une lecture critique du droit de l’eau et du droit à l’eau.