Île de la Réunion, îles Seychelles : une histoire de frères et de mer

À la différence de l’Amérique et de l’Asie, entourées de poussières d’îles, la rareté des îles près de l’Afrique leur confère une grande importance. Cet ouvrage abondamment illustré et agréable à lire, nous rend compte de l’émigration de l’île de La Réunion vers les îles Seychelles du 18^e au 20^e siècle et inversement. Après une enquête de deux ans dans les archives et sur le terrain, il nous renseigne sur des familles et apporte des connaissances  didactiques. La présentation a un but touristique.

La devise à l’île de La Réunion « florebo quocumque ferar » « je fleurirai partout où je serai porté » est bien sauvegardée aux îles Seychelles où les Réunionnais sont partis immigrer à Mahé, Praslin, La Digue. Les premiers habitants s’installent aux Seychelles dès 1770 et nomment les lieux seychellois aux toponymes de La Réunion. Le titre « une histoire de frères et de mer » sous-entend une endogamie certes, non pas à l’intérieur d’une même famille mais entre familles, plus fréquente dans une île où l’on est « entre soi » ; il se crée de véritables dynasties, les vieilles familles se marient entre elles, on reste dans le même lieu, dans le même environnement humain. Mais l’île peut aussi être ouverture sur l’extérieur. Et on s’aperçoit en effet que dans les rapports établis entre l’île de La Réunion et les îles Seychelles, il y a un constant va-et-vient entre ces deux groupes, même après le changement de nationalité française et britannique.

Aux Seychelles, la faible religiosité entraîne un manque de prêtre, aussi le mariage n’est pas béni, souvent absent, cela favorise l’union libre. On trouve même des exemples de polygamie, les enfants peuvent être les produits de hasards et de bâtardise. À partir du milieu du XIX^e siècle le catholicisme s’est développé, des religieux ont fondé des écoles catholiques et la population s’est établie sur des principes plus stables.

L’enrichissement a été facilité par l’introduction de nouvelles cultures dont celles du coton, de la noix de coco, de la vanille, du café. La grande hospitalité des Seychellois a joué un rôle important dans l’approvisionnement des îles de France et de Bourbon. De riches planteurs ont développé le pays, parfois sur la base du trafic d’esclaves noirs et de leur utilisation pour les travaux ingrats. La mise en valeur a favorisé la botanique et delà une médecine particulière.

De cette étude on peut  tirer des conclusions sur l’influence du milieu naturel, de l’environnement sur les caractères d’une population. Les habitants ne sont pas indifférents au sol où ils naissent.