Eau, agriculture & pauvreté dans le bassin du Niger : synthèse des résultats du B.F.P. Niger

Recension rédigée par Josette Rivallain


            Sous une forme synthétique et attrayante, ce livre présente les résultats d’un important travail collectif, regroupant des chercheurs de différents centres de recherche, en Afrique, en France, en Australie. Il a reçu l’appui du CPWF et de l’IRD, le soutien financier du gouvernement français. Le Basin Focal Project qui relève du Challenge Program on Water and Food est centré sur l’eau et ses problèmes dans le Bassin du Niger. Les textes, concis, sont illustrés de graphiques judicieux et de très belles photographies. La publication est enrichie d’une importante bibliographie, de la liste de l’iconographie, des sigles et des acronymes.

            En 2002, le CGIAR lança le programme Challenge on Water and Food, afin d’évaluer les dangers d’insécurité menaçant les eaux douces et la production alimentaire dans dix bassins fluviaux du monde. Le projet Niger (Basin Focal Project Niger) s’est inscrit dans ce cadre. De 2005 à 2010, l’UMR G. EAU a coordonné l’étude faisant appel à de nombreuses collaborations internationales.

            Le Bassin du fleuve Niger est le plus grand de l’Afrique de l’ouest et le neuvième du monde ; il s’étend sur 2.170.500 km2, regroupe six zones agro climatiques, concerne dix Etats. Sa taille, son parcours dans des zones variées au point de vue climatique, démographique, offre un échantillon des situations complexes auxquelles l’Afrique de l’ouest est confrontée. Le projet a testé le concept de productivité de l’eau afin d’en évaluer la pertinence et de réduire la pression que l’agriculture exerce sur les ressources en eau dans le proche avenir.

            Dans ce cadre, autour de l’eau il est essentiellement question des mondes agricoles, de l’étendue de la pauvreté, des cadres institutionnels traditionnels actuels, de la démographie en visant l’augmentation de la productivité agricole et le mieux vivre.

            Les résultats des travaux soulignent la diversité et l’étendue des situations caractéristiques des interdépendances entre vulnérabilité des populations, dynamiques des écosystèmes aquatiques et secteur agricole. Après un bilan diagnostique des potentialités hydrologiques et agricoles, des freins qui bloquent les institutions et la lutte contre la pauvreté, les auteurs expliquent comment une gestion plus appropriée de l’eau utilisée par les activités humaines peut réduire la vulnérabilité des populations du bassin et préserver les services rendus par les écosystèmes. Pour imaginer des solutions, sachant que la population est en croissance constante, ils s’appuient sur des interventions en matière de santé, d’éducation, de transports, soulignant que l’accroissement du nombre des jeunes est un apport de main d’œuvre et de savoir-faire porteur d’espoir. Ils envisagent également les risques futurs, les opportunités à saisir, le rôle que les institutions doivent jouer dans tout ce qui touche à l’eau et au secteur agricole et aquacole.

            Ce travail d’analyse et de synthèse formule avec clarté une méthodologie de l’approche de l’eau dans un vaste bassin fluvial insistant sur les liens entre agriculture et pauvreté, mettant en corrélation des partenaires directement concernés et proposant des solutions.