Amérique latine-monde arabe : la diagonale des Suds

Recension rédigée par Denis Vialou


Le Sommet Amérique du Sud et les 22 pays membres de la Ligue arabe, tenu à Brasilia en 2005 est à l’origine de cet ouvrage collectif (8 auteurs), à l’initiative des trois chercheurs organisateurs de la publication. Ceux-ci, membres de laboratoires ou de groupes de recherches se proposent d’établir une passerelle d’échanges sociologiques entre l’Amérique du Sud et le Monde Arabe (p. 141). Tant sur un plan universitaire que sur un plan politique, des réunions et colloques internationaux ont eu lieu dans quelques pays latino-américains (Colombie, Mexique, Argentine) : la reconnaissance de la Palestine (2010) par la majorité des pays sud-américains reste l’évènement marquant des rapprochements des cultures outre atlantiques avec le Moyen-Orient, discutés et argumentés dans cet ouvrage.

L’intérêt de cette publication est sans nul doute de mettre en avant un certain dynamisme pluriculturel et politique qui se manifeste notamment à Bogota ou/et Mexico. La présence reconnue de « Turcs » (depuis la fin du XIXe siècle) dans plusieurs sociétés sud-américaines est invoquée pour trouver un fondement historique aux parallélismes entre les deux grandes aires en cause. Il n’en demeure pas moins que la présence arabe, ou même une influence arabe,  dans ces pays latino-américains et la présence de ceux-ci dans le monde arabe restent discrètes voire largement inconsistantes. Les parallélismes tentés dans cette publication ne concernent que quelques pays. L’entité « Amérique du sud » est tronquée de sa composante majeure, le Brésil, et le Monde arabe est réduit à l’Égypte et, dans une moindre mesure, à la Palestine.

Restent les comparaisons faites sur des notions et des concepts sans frontières ni limites solides ou décelables tout au long du XXe siècle : migrations, rébellions, démocratisations, autoritarismes … Malgré la qualité informative, documentée des essais ici réunis et en dépit des données historiques aussi bien présentées que discutées, il ressort une impression de spéculation davantage que d’une démonstration.