Northern Mozambique in the nineteenth century : the travels and explorations of H. E. 0'Neill

Recension rédigée par Josette Rivallain


            L’ouvrage de Hilary Palmer et de Malyn Newitt a le mérite de rendre compte de la personnalité de H. E. O’Neil, de la variété et de la qualité de ses travaux  des années 1880 concernant une zone de l’Afrique orientale alors bien peu connue du monde occidental, à l’exception de sa côte.  Les auteurs ont retracé sa personnalité, sa carrière, décrit les treize voyages qu’il entreprit dans le Mozambique. Il le sillonna du nord au sud et de l’est à l’ouest, particulièrement les secteurs de Makua et de Lomwe jusque-là inexplorés, fréquenta les commerçants arabes et africains qui détenaient le monopole du commerce de l’ivoire et des esclaves. Ce travail est accompagné des treize cartes dessinées par l’explorateur, des papiers publiés par ce dernier, principalement dans les revues de l’époque, telle la Royal Geographical Society, un recueil de notes sur l’agriculture dans la province du Mozambique, conservées dans les Archives du Royal Botanical Garden à Kew, ainsi qu’une étude linguistique des trois dialectes principaux du pays, la liste des noms de lieux entre les baies de Mozambique et le Pemba. Bien sûr, dans ces notes figure une étude du commerce de l’esclave qu’il croisa lors de ses déplacements au début des années 1880, accompagnée de précieuses indications sur les routes caravanières du commerce existant du Lac Nyassa au Kissanga.

            Dans les années 1880, cette approche d’un monde nouveau s’établit selon les schémas proprement occidentaux d’alors, privilégiant l’exploration de nouvelles terres en vue de les contrôler et d’en tirer des profits économiques. Le livre nous incite, de 1879 à 1889, cartes à l’appui, à de longs voyages entre le Zambèze et Rowuna, parcourant des pays prospères, à travers le regard d’un consul anglais, à la formation militaire. O’Neil est l’un des premiers voyageurs européens à avoir circulé dans cette région de l’Afrique orientale alors sous juridiction portugaise, en relation depuis de nombreux siècles avec le nord-ouest de l’Inde et le Bengale. Comme bien des hommes cultivés de son temps, H. E. O’Neil disposait de connaissances en hydrologie, en ethnologie, en botanique, en navigation et nota avec soin ses nombreuses observations, préoccupé par les limites effectives du territoire portugais dans cette zone.

            Force est de reconnaître que ces remarquables travaux furent peu pris en compte de son vivant. Le ton de ses écrits correspondait-il à l’attente des lecteurs de l’époque ? Allait-il dans le sens souhaité par la diplomatie anglaise pour cette région précise du continent africain ?

            L’ouvrage s’achève avec un index et une bibliographie. L’index, précieux pour cibler les principales orientations de l’ouvrage, a été classé par ordre alphabétique des noms propres, des lieux cités, et des thèmes ayant trait aux activités économiques étudiées. La bibliographie retient les différents centres d’archives détenant notes, cartes, écrits traitant du sujet abordé, et, de façon plus classique, les ouvrages consacrés au Mozambique à la fin du XIXe siècle.                                                                                                   



 
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