Récit de voyage en Somalie

Recension rédigée par Hubert Loiseleur des Longchamps


 

 

           Cet ouvrage se compose de deux volumes. Il est le récit d’une mission effectuée en Somalie par l’auteur dans les années quatre-vingt, à la tête d’une équipe de chercheurs dans plusieurs disciplines. Une trentaine d’années s’est donc écoulée entre la mission et le livre qui en fait la narration sur la base des notes, documents et photographies recueillis à l’époque par l’auteur et se compagnons.

Le premier volume raconte les conditions de vie et de travail de l’équipe chargée du projet « Palmiers-Dattiers » conduite par l’auteur. Cet épais volume commence au départ de Paris et suit pas à pas les aventures de l’équipe jusqu’au Cap Gardafui, situé au bord du Golfe d’Aden, au Nord Est de la Somalie. C’est un mélange d’observations personnelles, d’anecdotes parfois amusantes, parfois très aventureuses, comme la rencontre inopinée avec un groupe de lions alors que l’auteur circule à moto dans la brousse, aventure d’où il ressortira gravement blessé à la jambe Le livre fournit de nombreux détails sur les évènements quotidiens et l’environnement local du travail réalisé au cours de ces trois années. L’insécurité croissante a précipité l’arrêt prématuré de l’expédition, mais de nombreux résultats avaient déjà été atteints.

Ce premier volume est assez captivant, et se lit aisément. Il reprend, sans fard, les notes rédigées à l’époque par l’auteur ou ses compagnons. Tout est décrit, y compris les meurs de la communauté française de l’époque à Mogadiscio, ainsi que le portrait, pas vraiment à leur avantage, de certains diplomates.

Le second volume, moins épais, s’il reprend en introduction la présentation effectuée dans le premier volume de la région du Cap Gardafui, est très différent. Il présente le résultat systématique des observations soigneusement notées par l’équipe dans tous les domaines de la nature et des espèces vivantes. Ces observations, faites avec une précision microscopique, sont évidemment datées, mais ont certainement dû être utiles à de nombreux scientifiques.

 

 

 

 

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Sont ainsi couverts les aspects humains : les tribus, les clans, leur organisation, les questions familiales, le rôle de chacun, l’habitat, les budgets familiaux. Ce travail ethnographique est complété par l’étude de l’ensemble des aspects relatifs au patrimoine
socio-économique : l’élevage, les palmeraies, les gommes et l’encens, la pêche et l’artisanat. Pour ces activités, l’équipe a répertorié, classé ses observations, a rédigé des inventaires détaillés, et a documenté ses notes par des cartes et des photographies. La dernière partie de ce second volume est consacrée au patrimoine naturel avec une description de la flore de la région, ainsi qu’un inventaire remarquable de la faune terrestre, et des espèces d’oiseaux observées au cours de l’itinéraire de l’équipe. Les poissons et les reptiles ne sont pas oubliés.

Ce riche inventaire est précis et documenté par des tableaux parfaitement établis et une belle iconographie. Ce deuxième volume se situe incontestablement dans un registre différent du premier volume et peut s’aborder indépendamment.