La Louisiane et les Antilles, une nouvelle région du monde

Recension rédigée par Philippe Bonnichon


Ce recueil collectif donne toute sa place à l’essor des échanges pluridisciplinaires entre l’État continental de Louisiane et l’espace insulaire des Antilles. Le maintien et la reviviscence actuelle de la langue française en Louisiane, langue parlée non seulement par les « cajuns » mais aussi par certaines tribus indiennes, compte pour le développement de ces liens de culture dans l’espace caraïbe. Accord par le langage entre îles et continent, renouvellement de la mémoire, avec la culture afro-américaine, dans l’esthétique musicale et scénique, œuvre anthropologique et poétique d’Édouard Glissant, passeur prophétique de mémoire, sont évoqués par les contributeurs universitaires de France (Sorbonne, Nanterre, Antilles, Strasbourg), de Virginie, de Montréal, de Miami, d’Atlanta, de Louisiane, bien sûr.

On soulignera in fine la recension nourrie d’Olivier Moréteau sur le livre que Catherine Chancerel a consacré, aux éditions du CNRS, à la figure originale et attachante de Pierre Soulé, juriste venu de ses Pyrénées natales pour devenir, des années 1830 à la Guerre de Sécession, une figure marquante de la Nouvelle-Orléans et du Congrès des États-Unis. Un « liberty-ship » a porté son nom.

Ce volume de la collection « Écrivains de la Caraïbe » promeut ce partage historique, culturel, climatique, linguistique et même culinaire dans l’espace caraïbe : un partage à l’analyse duquel les universitaires de Louisiane contribuent activement, comme notre Académie a pu en être le témoin lors de son voyage d’études de 2018.