Les relations transimpériales : l'exemple du Togo allemand et du Dahomey français ...

Recension rédigée par Jean-Louis Oliver


Tout comme les nations elles-mêmes, les empires coloniaux ne se sont pas développés indépendamment les uns des autres. La notion de « transimpérialité », récemment conceptualisée, concerne les connexions multiples entre différents empires ; ce qui permet de repenser les relations complexes entre les empires coloniaux.

Ainsi, cet ouvrage est la première monographie consacrée aux relations transimpériales entre Français et Allemands en Afrique, à partir d’un cas d’étude particulièrement représentatif : le Togo allemand et le Dahomey français, entre 1884 et 1914.

En effet, dans leurs colonies respectives, la France et l’Allemagne, qui pensaient toutes deux apporter à l’Afrique la civilisation européenne, n’étaient pas des ennemis, du moins avant les crises du Maroc entre ces deux pays, en 1905 et 1911.

Certes, il y avait des phénomènes de concurrence inévitables, des tensions occasionnelles et des conflits locaux ; mais il y a eu également des tentatives de coopération bilatérale éphémères, souvent liées aux contraintes matérielles, ainsi que de fréquents transferts d'expérience entre colonisateurs et colonisés, par-delà des frontières encore incertaines …

De fait, les coloniaux allemands bénéficiaient d’un moindre soutien en ressources humaines et financières de la part de leur gouvernement que les coloniaux français, mieux administrés et grands bâtisseurs d’équipements et de services publics : ports, télégraphe, routes, voies de chemins de fer, … en particulier des écoles pour enseigner la langue française et le calcul.

De leur côté, les acteurs africains, très dispersés, ont à maintes reprises mais sans succès, tenté de profiter des rivalités impériales franco-allemandes, y compris vis-à-vis des Britanniques largement implantés en Afrique de l’Ouest.