Une décolonisation de la pensée : études de philosophie afrocentrique

Auteur Ernest-Marie Mbonda
Editeur Sorbonne Université Presses
Date 2021
Pages 441
Sujets Philosophie
Afrique

Influence
Cote 63.751
Recension rédigée par Jean Nemo


L’auteur est peu connu, tant sur les catalogues universitaires que dans sa bibliographie. Et pourtant, il a écrit !!! Il est vrai dans nombre d’articles, au sein d’associations. D’origine camerounaise, il enseigne à Yaoundé, à l’Université catholique, et à l’Université des Montagnes. D’après la 4ème de couverture, il est professeur associé à l’Université de Moncton du Québec.

Aidés d’une postface signée d’Alain Renaut (celui-ci fut normalien de la rue d’Ulm, il fut professeur à la Sorbonne), examinons l’ouvrage. S’agit-il ici de post colonisation, de décolonisation ? Ou d’« afrocentrisme » ?

En trois parties et seize chapitres, plus une bibliographie fournie, il est traité successivement de l’afro-centrisme américain (ses enjeux et ses ennemis), de penser cet afrocentrisme à partir de l’Afrique, des lieux de questionnement afrocentriques.

Pour l’essentiel, il s’agit ici de savoir si l’afrocentrisme plaidé par les Cheikh Anta Diop, les Boulaga et autres Obama a du sens.

Il faut connaître les traumatismes de la traite, les revendications afrocentrées, celles des « revendications de notre temps ». Comme le dit la quatrième de couverture, peut-on encore de nos jours ne « pas décoloniser » des schémas désormais anciens, selon lesquels l’afrocentrisme serait l’alpha et l’oméga de la « décolonisation de la pensée ».

Le livre sous revue est difficile à lire pour le lecteur qui ne connaît pas bien l’histoire passée et présente d’un certain « afrocentrisme ». En revanche, pour l’autre lecteur, plus informé, il parlera. Comme le dit l’auteur : « Après les différents questionnements que je viens de résumer pour expliciter les enjeux du modèle afrocentrique, je voudrais préciser mon pari : montrer que dans « l’affaire » de l’afrocentrisme, ou dans les « querelles » épistémologiques et idéologiques suscitées par l’afrocentrisme, il est possible de lire un paradigme qui mérite encore d’être mobilisé… les spécialistes de la philosophie africaine et des différents sujets abordés ici pourraient considérer soit que je laisse de côté un certain nombre de figures importantes de l’afrocentrisme, ou inversement, que je m’attarde outre mesure sur des sujets qui ne méritaient pas/plus nécessairement de tels développements… ».

On n’est jamais si bien servi que par soi-même : la longue citation qui précède, de l’auteur, explique ses questionnements. Inutile, donc, d’aller plus loin.