Migrations, emplois et inégalités à l'île de La Réunion (1946-1999) : quel apport ... ?

Recension rédigée par Jean Nemo


Très classiquement, cet ouvrage est supposé être le fruit des réflexions argumentées à partir d’un parcours de spécialiste. Nul doute que Franck Temporal ne soit ce spécialiste, tant pour la Guyane que pour la Réunion. Sa bibliographie est relativement courte (5 pages sur le catalogue BNF), toute consacrée à ces deux DOM. Il est maître de conférences à Paris, docteur en démographie, après avoir soutenu une thèse relative au même sujet que cet ouvrage, ce qui est annoncé au début de l’avant-propos, mais pas sur la 4ème de couverture. Il appartient sans doute (la situation n’est claire ni sur Internet ni sur cette 4ème de couverture) à une unité mixte 196 IRD/Université de Paris.

Après son avant-propos et son introduction où il évoque les contraintes de l’insularité, il traite en six chapitres et successivement des « grandes étapes du développement à la Réunion depuis la départementalisation », du « développement et des inégalités à la Réunion », « la place des migrations dans le processus de développement », « la place des migrations à la Réunion en 1999 », « les migrations et l’accès à l’emploi : quel bénéfice de la migration pour les individus ? », « les emplois occupés par les populations migrantes et non migrantes : quel bénéfice de la migration  en terme de promotion sociale ? ».

Il termine l’ouvrage par « une vue d’ensemble, développement, inégalités et migrations », une bibliographie et une annexe (« note méthodologique », où sont expliquées les difficultés de définition des « natifs » et des « migrants »).

À qui connaît la Réunion pour des raisons familiales ou autres, cet ouvrage parlera. Pour l’autre lecteur, il parlera moins car éditer une thèse ancienne sans le préciser suffisamment revient à le plonger dans une thématique qu’il ne connaît pas forcément. Si cet « autre lecteur » fait néanmoins l’effort nécessaire pour le comprendre et comprendre qu’au-delà des références disciplinaires, il existe de vrais problèmes dans une certaine départementalisation outre-mer pour la France et les Français. 

Le rédacteur de la présente note de lecture a déjà informé son lecteur des raisons pour lesquelles, tant sur le plan local que par ses connaissances disciplinaires (démographiques, sociologiques), il a pris un intérêt certain à la lecture de l’ouvrage sous revue.

Outre ces considérations, cet ouvrage se termine par la phrase suivante : « La politique de mobilité, positive pour les individus, doit nécessairement s’accompagner d’une lutte contre les inégalités et l’exclusion ».

Voilà pour la « compréhension du développement » et la départementalisation supposée avoir apporté les réponses à ces exigences.