Atlas critique de la Guyane

Auteur Matthieu Noucher et Laurent Polidori
Editeur CNRS
Date 2020
Pages 331
Sujets Cartographie
Cartes

Aspect politique

Guyane

Histoire
Cote In-4 2120 (Delafosse)
Recension rédigée par Jean Nemo


Cet atlas, de grande taille comme tous ses pareils, est introduit par ses directeurs, alors que ses contributeurs sont au nombre d’environ quatre-vingt, voire un peu plus. On se demande d’entrée en quoi un Atlas peut être « critique ».

Comme le dit la 4ème de couverture, « …cet atlas fait émerger les co-vérités d’un territoire, divers, complexe à décrire, sans jamais pouvoir y arriver complètement, comme s’il y avait pour cette « île » et le monde en général une impossibilité, un « in-cartographiable » irréductible ».

Autrement dit, un Atlas expérimental. Car la liste des contributeurs fait apparaître des géographes, des botanistes, des cartographes, des archéologues, des ethnologues, des linguistes !!!

Outre son introduction, ses aperçus historique et géographique, il contient douze chapitres plus un « cahier central ». Il se termine par une curieuse conclusion, « Pour ne pas conclure » intitulé « Retour sur une aventure collective ».

Il contient notamment quatre paragraphes, déplier les cartes, les interroger, les détourner, les élargir. Au titre de ce dernier paragraphe, la phrase suivante : « Aussi espérons que ce projet éditorial contribuera à susciter des vocations pour, selon la formule de William Bunge, faire des cartes – de toutes les formes de carte – des armes critiques et de contre-pouvoir. »

Curieux Atlas, conçu comme un acte militant. Le lecteur d’atlas était plutôt habitué à des contenus correspondant aux savoirs de leur époque. Et pourquoi tester cet acte militant à propos de la Guyane ? La réponse est donnée dans l’introduction : « Cette proposition ne s’inscrit donc pas dans la lignée des atlas de la Guyane qui ont vu le jour depuis cinquante ans ». En d’autres termes, il est demandé aux dizaines de contributeurs (dont Christiane Taubira) d’exercer dans leurs textes, comme le dit la 4ème de couverture « Région à forts enjeux politiques et économiques, ses cartes voient s’affronter des visions très différentes, des divergences de regards sur l’histoire ».

Outre ce caractère plus ou moins « militant », on peut se demander si celui-ci serait possible pour d’autres régions du monde. Question pour le moment sans réponse claire.

Pour qui a quelque attache familiale avec la Guyane, c’est le cas de l’auteur de la présente recension, la lecture « critique » à laquelle appelle cet Atlas a du sens. L’aurait-elle pour d’autres régions de la France métropolitaine ou européenne ?

Le lecteur prendra en tout cas un grand intérêt à feuilleter cet « Atlas critique », ne serait-ce que pour ses photos de ce DOM trop peu connu des métropolitains.