Edmond Jouve, passeur d'avenir : mémoires d'un enfant de Nadaillac-de-Rouge

Auteur Edmond Jouve
Editeur Édicausse
Date 2019
Pages 1406
Sujets Récit autobiographique
Cote 62.926
Recension rédigée par Serge Arnaud


Cet ouvrage, volumineux (plus de 1400 pages), se compose de trois tomes : Les Cornouillers ont refleuri, Aux prises avec le Siècle et Des Images et des Mots. En quatrième de couverture de chaque tome, apparaît une photo de notre confrère aux trois âges de sa vie.

Écrit dans un français remarquable et fleurant bon le terroir, ce document permet, comme il me l’a personnellement été dédicacé, d’« en savoir un peu plus » sur Edmond Jouve et est un complément aux deux ouvrages déjà consacrés à sa vie : Et viendront de nouvelles vendanges… et Mélanges : vers un monde nouveau.

 Le tome premier commence par expliciter le pourquoi de son existence : « Ces souvenirs, ces mémoires sont, en fin de compte, la saga d’un enfant d’une école communale qui, arrivé au soir de sa vie, estime que l’université a été une bonne mère et que son pays a fait ce qu’il devait ». Il en expose, ensuite, la méthode en précisant qu’il reste encore  « 500 cartons bien à l’abri dans un conteneur maritime à Nadaillac », laissant ainsi un champ important d’investigations à ses collègues-chercheurs dans le futur. Il décrit avec force détails les lieux géographiques du Quercy auxquels il est très attaché ainsi que sa « tribu » comme il la nomme lui-même.

Sa définition du cornouiller, arbuste du Causse dont « la robustesse, le caractère rustique, les racines puissantes, sont un hymne à la vie » est un autoportrait très ressemblant.

Cette première partie marque l’ancrage d’Edmond Jouve dans le terroir, dans cette France profonde dont il se réclame. Elle est empreinte d’un grand optimisme : « la fatalité n’existe pas et tout est possible pour peu qu’on le veuille », en dépeignant un homme libre dans un référentiel confessionnel. Elle montre aussi comment l’ascenseur social fonctionnait à cette époque.

 Le deuxième tome se compose de trois grands chapitres : J’ai affronté le Monde, J’ai défié la Géographie et j’ai côtoyé l’Histoire, et se termine par des photos et une bibliographie abondante. Il montre comment l’histoire simple d’un homme se conjugue avec l’Histoire en y apportant une contribution significative. Il témoigne de cette France rurale qui a bien évolué depuis, mais qui constitue nos racines auxquelles Edmond Jouve est éperdument attaché et qui l’ont construit. Il montre l’essor de la mondialisation en la personne du pionnier qu’est notre confrère justifiant parfaitement son élection à notre Académie dont il est un des vétérans d’élection et à laquelle il est profondément attaché.

 Le troisième et dernier tome rassemble  des photographies avec en final celles de sa remise de cravate de Commandeur de l’Ordre national de la Légion d’honneur par le président de la République française, apothéose de son cursus honorum. Il contient également des discours notamment celui prononcé par François Luchaire, le 3 mars 1989, lors de sa réception à l’Académie des sciences d’outre-mer : « chacune de vos publications élargit le champ des connaissances et invite à réfléchir ».

Il en est ainsi de ce dernier ouvrage en formulant le vœu que cet auteur prolifique sorte prochainement un livre audio pour restituer l’accent et le ton chaleureux de son verbe de tribun et de rhéteur.