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Le pouvoir en Afrique : de la tradition à nos jours : exposition 25 février - 21 mars 2020, espace Cosmopolis, nantes

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Recension rédigée par Jean Nemo


Comme le titre l’indique bien, il s’agit ici d’un catalogue d’exposition. Des différents sous-titres qui parsèment la couverture, « Objets de pouvoir », « Pouvoirs des objets », « De la tradition à nos jours », sans y avoir été, on soupçonne tout d’abord le regard plus ou moins dominateur de l’ethnographe qui juge les sociétés de son haut.

Allons-y voir cependant de plus près. Après les remerciements d’usage, « l’intention » de l’exposition est décrite. Puis viennent « Sociétés sans histoire », « Le roi vient d’ailleurs », « L’exercice du pouvoir », « Il faut bien vivre avec son sorcier », « Les traditions se transforment », « Femmes de pouvoir ». Excepté ce dernier titre, le lecteur sinon le visiteur (absent pour cause de Coronavirus) sursaute devant « Les sociétés sans histoire », il sait bien qu’écrite ou orale, toutes les sociétés ont une histoire.

Replaçons ce catalogue dans son histoire, telle que présentée page 4 : le sigle Muvacan signifie « Musée vivant des Arts et Civilisations d’Afrique à Nantes », c’est ici sa quatrième exposition, venant après celles de 2012, 2014-2015, 2017 et 2019, dont une à Louvain (Belgique) après avoir été à Quimper et Tours. Donc si Nantes est « le port d’attache », la navigation ailleurs est avérée.

Il n’en reste pas moins un sentiment peu agréable : le regard porté sur les sociétés africaines est daté. Sentiment plus agréable, comme dans tout catalogue, le lecteur dit « éclairé » trouvera d’innombrables photos d’objets « d’art africain traditionnel » qui lui sont bien connus, depuis les monnaies jusqu’aux trônes en passant par les coupes et calebasses, les masques, les armes du pouvoir.

Le dernier chapitre, « Femmes de pouvoir », traite bien entendu des amazones, « des femmes exceptionnelles prenant le relais de pouvoirs ébranlés pour relancer la lutte contre les envahisseurs ». De même, « les femmes africaines sont reconnues comme les plus entrepreneuses du monde ! ».

Ce catalogue d’exposition soulève notamment la validité du regard posé par l’ethnographe sur « le sens de l’original » dans l’art africain. Á ce titre, il mérite d’être feuilleté par le lecteur « éclairé » parisien.                                                                     

 


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