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MONTAGNE Robert

Membre titulaire,
Décès en 1954

Orientaliste
Ethnologue
Anthropologue
Maître de conférences
Domaines et régions :
Marine et défense, aéronavale, topographie, orientalisme, ethnologie, anthropologie politique, histoire, enseignement. Maroc

Robert Montagne (né le 19/01/1893 au Mans, dans la Sarthe, et mort le 26/11/1954 à Neuilly-sur-Seine, dans les hauts-de-Seine) est un orientaliste, ethnologue et anthropologue français. Spécialiste du monde berbérophone, il est l'auteur de nombreux travaux sur l'Afrique du Nord et le Maroc en particulier.

Ancien officier de marine, versé dans l'aéronavale après la guerre de 1914-1918, il est chargé de faire des levers topographiques au Maroc. Remarqué par Lyautey, dont il devint le conseiller, notamment pour les questions tribales, il joue un rôle dans la reddition d'Abdelkrim et réalise des études ethnologiques sur les populations marocaines.

Maître de conférences à l'Institut des hautes études marocaines à Rabat au Maroc (1924-1930), il achève une thèse d’anthropologie politique : Les Berbères et le Makhzen dans le Sud du Maroc est publié dans la série des travaux de L'Année sociologique et se trouve à la source d'une production scientifique très riche et soutenue jusqu'à la mort de son auteur.

Il exerce de multiples fonctions à la tête d’institutions administratives mais également scientifiques : bureaux des Affaires indigènes, Institut français des études arabes de Damas en Syrie, Centre des hautes études d’administration musulmane (CHEAM, devenu Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes, qu'il a fondé en 1936 et dirigé jusqu’à sa mort). Il est nommé à la chaire « Histoire de l'expansion de l'Occident » du Collège de France (1948). Administrateur, meneur d'enquêtes collectives, chercheur de terrain, savant de cabinet, il est à la confluence de la politique et de la science : il suscite des études, forme des administrateurs, informe des décideurs politiques.

Il étudie les Berbères du Haut-Atlas, dont la siba prend, sous sa plume, les proportions d'un système politique ; les Bédouins dont il reconstitue la représentation du monde ; le prolétariat néo-urbain à Casablanca, qu'il arrache à la sociologie passéiste de son époque.

Robert Montagne est élu membre titulaire de l'Académie des sciences coloniales en 1948.